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Etude économique de la viabilité des stations de biométhanisation pour la production d’énergie verte en Belgique

Posted by beablenews sur juillet 2, 2007

Etudiant en dernière année d’un baccalauréat en comptabilité et, plus précisément, en option « création d’entreprise » à la Haute école Robert Schuman de Libramont, notre tâche consistait en la réalisation d’un plan financier et en l’étude financière d’un projet. Après nous être tournés vers l’écologie, étant donné les enjeux qu’elle suscite actuellement, nous avons examiné plusieurs thèmes de projet pour finalement retenir la bio-méthanisation.

Ce procédé consiste à fermenter de la matière organique en absence d’oxygène afin de produire un combustible : le méthane. Ce gaz, une fois récupéré et purifié, servira à alimenter des moteurs qui entraîneront des turbines productrices d’électricité (Schéma 1).

Biométhanisation

Les effluents d’élevage (lisier et fumier) ont été choisis comme source de matière organique.
Ces matières abondent dans notre pays et posent des problèmes de pollution : l’azote y est présent sous forme lessivable par le ruissellement des eaux de pluie, pollue les sols et les nappes phréatiques (nitrates). Ce sont donc des candidates idéales pour le procédé de bio méthanisation. En effet, grâce à la fermentation, le résidu obtenu est un digestat non odorant et nettement moins polluant pour le sol. De plus, ces matières sont disponibles gratuitement auprès des producteurs, un système d’échange avec du digestat étant mis sur pied. Les effluents d’élevage restant un apport de matière organique important pour les exploitations agricoles, le principe d’échange résidus/digestat est, selon nos calculs, la meilleure technique à la fois pour l’agriculteur et pour nous.

En fonction de l’évolution du projet, d’autres matières organiques (pelouses, déchets ménagés, déchets d’industries,…) pourraient être acceptées afin d’optimiser la production électrique et surtout, assurer une production constante.

Le méthane obtenu par fermentation sert à alimenter des moteurs modifiés pour fonctionner sans « carburants classiques ». Ces derniers jouent deux rôles : entraîner des turbines électriques et dégager de la chaleur qui sera utilisée pour chauffer la cuve de fermentation. Ainsi chauffée, la cuve présente des conditions optimales qui permettent d’accélérer le processus de digestion microbienne. La chaleur utilisée à cette fin ne représente cependant qu’une faible part de la chaleur totale produite. L’énergie excédentaire peut donc être redistribuée sur un réseau thermique afin de chauffer des habitations.

Notre chiffre d’affaire peut se décomposer en trois éléments :

Les certificats verts qui sont des subsides octroyés par la Région Wallonne au prorata de l’économie de dégagement de CO2 engendrée par notre station. Il faut également savoir que plus la chaleur produite par notre installation est valorisée, plus le nombre de certificats verts est important. Les certificats verts représentent approximativement 75% de notre chiffre d’affaire.
La vente de la production électrique sur le réseau. Nous avons estimé cette partie du chiffre d’affaire réalisé à 25%.
Le troisième élément, qui n’a pas été pris en compte dans notre chiffre d’affaire, mais qui pourrait à l’avenir jouer un rôle, est la production de chaleur. Nous n’avons en effet pas tenu compte de ce point pour l’estimation financière car la mise en place de structures nécessaires à la canalisation de cette chaleur n’a pas été envisagée au moment du lancement de ce projet.

L’investissement total de notre installation s’élève à, approximativement, 650.000 euros. Les capitaux propres représentent le tiers de cette somme le restant étant financé grâce à un emprunt bancaire.

Selon nos calculs, le seuil de rentabilité de notre installation sera atteint au terme de la deuxième année de fonctionnement. La rentabilisation est, quant à elle, estimée à plus ou moins sept ans.

Par notre projet, nous valorisons donc l’agriculture en intégrant complètement certains de ses sous-produits dans le circuit de l’énergie verte.

Encore au stade expérimental dans notre pays (on ne compte que quatre sites en activité, à savoir, Attert, Recht, Surice et Nidrum), ces installations pourraient se développer comme c’est déjà le cas en Allemagne et au Grand-Duché du Luxembourg où, respectivement, 2.700 et 23 installations fonctionnent à plein rendement.

Pour le groupe, Loïc Vanopdenbosch

e-mail

Références :

« Methavolt+ » Haute école Robert Schuman 6800 Libramont par Mathieu Franchimont, Sultan Aktan, Renaud Latour, Loïc Vanopdenbosch
Bureau d’études IRCO Sprl – Facilitateur en biométhanisation – Vade mecum technique et administratif
La ferme du Faascht ASBL « Au pays de l’Attert », merci à Monsieur Glaude

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